L’automne au jardin
Comme cela fait super longtemps que je n’ai pas pris le temps d’écrire un joli petit billet pour donner des nouvelles, je vous propose ici un petit tour des jardins au mois de novembre.
Serre à plants
Alors quand on arrive sur le terrain, le premier arrêt est toujours la serre à plants. Quelle ne fut pas notre surprise d’être embêté par une famille de souris. Nous avions consciencieusement fait notre dernier semis de mâche : 16 caisses, à raison de 10 graines par trou. Quelques heures de travail… Quelques jours après, il ne restait que 4 caisses intactes. Les souris avaient consciencieusement, elles aussi, sorti toutes les graines des trous ! Nous avons donc regarni notre piège et en quelques jours nous avons trouvé 4 souris mortes. Ce sera toujours des dégâts en moins. Mais une fois notre mâche resemée, nous l’avons fait germé à la maison pour éviter les soucis.
À part la mâche, nous avions des oignons, de la salade et des épinards. Ensuite ce sera les vacances au niveau des semis et des plantations jusqu’au mois de mars. Voici donc nos magnifiques salades, prêtes à être plantées.
Serres de culture
Le mois d’octobre est un mois assez triste, selon moi, au niveau du maraîchage car c’est la fin des cultures d’été. Il faut passer beaucoup de temps à enlever les cultures, le plastique et les bâches tissées des allées. L’avantage c’est qu’on fait ça pendant les vacances et on a souvent de l’aide ! Une fois notre serre à tomate vidée, il a fallu remettre l’irrigation en place, monter les planches, mettre l’engrais, le plastique et planter.
Petit point technique. Normalement l’avantage des planches permanentes, c’est qu’elles sont permanentes : pas besoin de les remonter entre chaque culture. Mais sous serre, nous avions fait 3 planches, or on s’est très vite rendu compte que ce ne serait pas possible de continuer comme ça, le tracteur passait à peine, et au milieu c’était une toute petite planche. Bref nous avions décidé à l’automne de passer à seulement 2 planches sous serre. En se disant que comme on devait monter une 3e serre, on aurait au total toujours 6 planches. Sauf que finalement la 3e serre est toujours en pièce détachée, donc on aura que 4 planches sous serre cet hiver. Ça nous fera un peu de vacances.
Dans la serre A nous avons planté les salades et les oignons. Après une semaine, je crois qu’on peut le dire, pas encore de dégâts de limace, ça c’est une bonne nouvelle. Et on a même l’impression que les salades ont commencé à se développer un peu. Les oignons sont encore un peu jaunes, mais eux aussi devraient être contents d’avoir à manger. Il y a une bâche tissée dans l’allée pour s’éviter le désherbage, 2 autres seront ajoutées par la suite.
Dans la serre C, nous avons commencé hier à travailler. Le mesclun est semé, et les radis devraient être semés dans moins d’une semaine. Pour le coup on a un bon mois de retard sur le semis du mesclun… Mais bon, avec les hivers qu’on a ici, ça devrait quand même pousser, c’est juste qu’on l’aura un peu tard.
Couverts végétaux
Quittons les serres pour avancer un peu. Tous les premiers jardins sont vides depuis un certains temps déjà, et André y a semé des couverts végétaux. Là encore, il y a besoin d’un petit point technique. L’idée des couverts végétaux, c’est tout d’abord de ne pas laisser la terre nue pendant l’hiver. En effet, en cas de pluie, si le sol n’est pas couvert, les précieux nutriments s’en vont : ils sont lessivés, ou plus précisément lixiviés.
Si le sol est couvert, les racines retiennent la terre, et les nutriments sont mobilisés dans les couverts végétaux, et donc on garde tout ça pour nos cultures de l’année prochaine. Ensuite, comme on a envie d’enrichir un peu cette terre, André a essayé de faire des mélanges avec différentes variétés. L’idée est d’associer des espèces qui font faire du carbone pour enrichir le sol en matière organique : chez nous ce sera de l’avoine ; ensuite des espèces qui sont capables de prendre l’azote de l’air pour la fixer dans le sol : de la vesce ou de la féverole pour nous. Et puis à certains endroits on a aussi mis de la phacélie, c’est une plante méllifère (qui attire les abeilles). On verra bien ce qui pousse, et ce que ça donne, car c’est vraiment un premier test.
Tout le bas de la parcelle qui n’est pas encore monté en jardin a été semé, ainsi que toutes les planches vides. L’idée, c’est qu’au fur et à mesure que les planches se vident, on continue de semer. Hier on a donc semé les planches de choux, fenouil et salades qui avaient été récolté en octobre. Voici donc ce que ça donne pour le moment sous un beau coucher de soleil.
Cultures automnales
En arrivant au jardin D, qui était notre jardin d’été, il ne reste que les 2 planches de poivron, et le pied de piment. Il reste encore quelques poivrons verts à récolter et il faudra enlever tout ça pour y semer des couverts végétaux. Sans doute cette semaine. Ensuite on a notre semis de fève. Regardez-moi ces lignes bien droites et la régularité du semis ! On dirait presque que cela a été semé au tracteur et pourtant ce sont nos petites mains qui ont fait ça.
L’idée, c’est qu’elles passent l’hiver encore petites et dès les premières chaleurs de printemps, hop, elles se mettent à pousser afin que nous ayions le temps de récolter avant que les pucerons n’arrivent. Ce sera au mois de mai, donc on a encore le temps. En attendant il faut les désherber…
Ensuite si vous regardez bien la photo, vous voyez à droite quelques unes de nos planches d’hiver. D’abord il y a la coriandre, qui est à planter et récolter en hiver et surtout pas au printemps comme les jardineries essayent de vous le faire croire. Après c’est les salades : de la batavia blonde. Ça fait plaisir d’avoir autre chose que la bata rouge d’été. On aperçoit aussi deux tunnels nantais que nous avons mis en place sur des salades aussi pour les aider un peu à pousser. Par contre sur toutes ces planches nous avons eu de sérieux problèmes de limaces. Elles adorent grignoter la tige de la salade, ou du fenouil ou de la coriandre quand c’est encore bien tendre, donc une petite semaine après plantation. Bref à voir comment on pourra faire les autres années, car perdre autant de plants, ce n’est pas possible. Il existe bien un produit autorisé en bio contre les limaces (l’orthophosphate de fer) censé leur couper la faim… Mais on a un doute sur l’efficacité. Ou alors il ne faut pas planter sous plastique, car c’est sûr qu’on crée un petit paradis à limace : très humide, juste un peu de chaleur. Mais bon qui dit pas de plastique, dit désherbage. C’est en réflexion…
Pour la suite de l’article, je vais être obligée de prendre des photos du mois d’octobre parce que souvent on trouve un truc à faire, et hop je pose l’appareil et donc la fin du terrain n’est pas prise en photo.
Que nous reste-il encore au terrain ? Sur la photo d’introduction vous pouvez voir les épinard, le persil, les blettes, les navets et les betteraves. Tout au loin il y a les choux, et là vraiment j’ai honte, car je ne prends jamais des photos des choux, car ils sont trop loin. André a déjà vidé deux planches de choux rouges, il a bien entamé les deux suivantes, et donc il nous en reste encore deux pleines. Nous sommes donc assez satisfaits car nous n’avons fait que deux séries, mais avec différentes variétés, et ça fonctionne plutôt bien, la récolte est bien étalée dans le temps. Nous avions aussi fait un autre test concernant les espacements. Dans l’idéal, André voulait planter les choux espacés à 40 cm, sauf qu’avec la planteuse (voir l’article sur la plantation de poireaux) nous pouvions planter à 34 cm ou 51 cm. On avait donc testé les deux, et la conclusion est la suivante : il vaut mieux planter à 51 cm car les choux arrivent plus vite et surtout ils sont beaucoup plus gros. Il faudrait voir au niveau du poids total car on a quand même un tiers de plants en moins… Mais comme on n’a pas pesé précisément, on ne saura pas !
Finalement, il nous reste justement le jardin de poireaux. Ça y est, il est prêt à être récolté. Pour le moment il a l’air prometteur : pas trop de rouille (c’est une maladie du poireau) et on n’a pas vu de poireaux atteints par la mouche, alors qu’on n’a pas mis les filets anti-insectes… Il n’y a plus qu’à les récolter à la lame souleveuse, et le plus long : les préparer et les laver.
Finalement pour conclure, il me reste une petite photo à vous montrer. André avait décidé de faire des haricots grains, et pas n’importe quelle variété : les cocos roses, une variété cultivée par son père à la Réunion. Sauf que cette culture a été un échec. Semé trop serré, nous n’avons pu les récolter qu’une seule fois pour les vendre. La culture était là, un peu oubliée. Alors aux vacances, quand nos aides sont venus, on en a profité pour faire une récolte pour nous. En effet certaines gousses sont déjà sèches, d’autre sont en train de moisir. Bref il faut trier, et donc ce n’est pas pour vendre. Sauf qu’après 30 minutes de récolte, il me semble que nous avions 8 kg ! Il fallait les écosser assez rapidement pour ne pas que les gousses pourrissent, et donc nous voici un vendredi soir, tous autour de la table. Notre congélateur est plein de haricots pour tout l’hiver, et il m’en reste encore à récolter au champs !